CVVL - Centre de Vol à Voile de Lyon
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 "Un vol presque comme les autres" - Thomas GAUDY

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Régis
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Régis


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"Un vol presque comme les autres" - Thomas GAUDY Empty
MessageSujet: "Un vol presque comme les autres" - Thomas GAUDY   "Un vol presque comme les autres" - Thomas GAUDY EmptyMar 14 Oct 2008 - 23:38

Récit de Thomas GAUDY, transmis par Michel Bidaud.
J'espère que vous avez quelques minutes devant vous Very Happy

> 1er septembre 2008. Les conditions ne s’annoncent pas trop mal. Il > a
> plu la veille, mais le soleil a refait son apparition et forme plein
> de jolis petits cumulus. Il faudra cependant rester méfiant, la masse
> d’air est très humide, ça ne pompera peut-être pas du tonnerre…
> Aujourd’hui je volerai sur le Sierra Novembre, le meilleur Pégase de
> la flotte. Je l’ai réservé depuis la veille, histoire de tester si les
> réparations effectuées la veille sont fiables… En fait on a retendu le
> mécanisme de trappe de train, parce qu’une de celles-ci ne fermait
> plus correctement, et on a polishé la verrière… On a donc du regagner
> quelques points de finesse, et surtout une visi fabuleuse au travers
> de la verrière !
> Quelques planeurs, dont le Janus, sont déjà en vol. Un vent du nord
> bien établi balaie la pente, le remorquage ne sera donc pas bien long
> (notre treuil électrique étant momentanément en panne, on a ressorti
> le Rallouze…). Prévol effectuée (dans le sens horaire pour moi, mais
> ça n’a pas d’importance…), je m’installe dans la machine, colle le PDA
> sur la verrière et lance SeeYou. C’est toujours sympa de garder des
> traces de ses vols. Je suis le prochain au départ. Câble tendu, AF
> rentrés, mise en puissance et c’est parti. Première constatation, la
> masse d’air est effectivement très humide, la visi étant assez
> limitée… 180° du remorqueur pour me ramener sur la pente, et à 250
> m/sol je me libère de sa contrainte. Ah zut, on dirait que la pente ne
> donne pas… Aurais-je étais optimiste ? En fait il semble que les
> nombreux thermiques arrivants sur le relief perturbent l’effet de
> pente. Pas bien grave, je longe le relief jusqu’au prochain thermique,
> et j’enroule. Et me voilà en spirale sous le Janus. Le thermique est
> plutôt bon. +2 intégré, pas de quoi se plaindre. Alors je m’applique,
> c’est important, c’est l’instructeur qui l’a dit. Et s’il faut il est
> dans un des ASK-13 qui tournent dans le coin. Assiette et inclinaison
> stables, le moins de mouvements possible sur les commandes. Chaque
> mouvement, c’est de la trainée, donc des mètres d’altitude en moins,
> donc des kilomètres de distance en moins… C’est l’instructeur qui l’a
> dit. Pour le moment c’est un peu laborieux. Le thermodynamique n’est
> pas facile. Instable, irrégulier et imprévisible, il est difficile à
> dompter. Mais j’arrive presqu’au plafond, à 1600 mètres QNH. Ce n’est
> pas bien haut, mais on s’en contentera. Au plafond les pompes sont
> plus faciles, le relief les embête moins…
> Bon il va falloir repasser en mode vélivole du coup. C’est bien beau
> de monter, mais ce n’est pas très utile. Le plafond est trop bas pour
> aller sur les reliefs, donc cap au nord pour un petit tour sur la
> plaine. On commence par essayer tous les cumu lus. Je n’ai perdu qu’une
> vingtaine de mètres quand le vario saute à nouveau de joie ! Toujours
> +2, j’ai tout juste le temps de faire un tour dedans que je suis au
> nuage. J’avance au cumulus suivant, et même scénario ! Bon il
> semblerait que chaque cumulus ait sa pompe. Alors on avance. J’irai
> bien voir Fred à la Montagne Noire tiens ! Histoire de revoir son
> superbe terrain de jeu en attendant le prochain week-end SWAF. Pour
> aller à la Montagne, le passage obligé c’est « chez Gaby ». Un ami
> vélivole du club qui a « tondu » sa propre piste dans son « jardin ».
> 700 mètres entretenus et l’apéro pas loin… Une vache de rêve ! Un coup
> d’œil à SeeYou : 15 bornes du terrain d’origine, 15 de « chez Gaby »,
> 1600 mètres QNH, donc environ 1200 QFE. C’est bon, je suis en local
> partout. Alors j’avance. J’ai maintenant perdu presque 300 mètres
> depuis le terrain. La prochaine je la prends. J’avance au prochain
> cumulus, la pompe est entre le soleil et le vent. Poum ! Nouveau saut
> du vario, pile dedans. Je jette tout à gauche en tirant pour casser la
> vitesse. +2 stabilisé. Finalement cE2est facile le vol à voile. Mais je
> m’applique quand même dans la pompe, c’est important, c’est
> l’instructeur qui l’a dit.
> Et me revoilà au plafond. J’avance à nouveau. C’est vraimentle vol à
> deux vitesses que décrit Bernard Chabbert. 85 km/h dans la pompe, 160
> km/h entre deux. Bon SeeYou dit que je devrais voir le terrain de Gaby
> maintenant. Mais je ne le vois pas. Pourtant je sais qu’il est juste
> au sud-ouest de cette forêt là ! Ah ça y est ! Forcément, une piste
> marron dans un champ marron, ce n’est pas évident à trouver. Je suis
> donc à mi-chemin entre mon terrain et la Montagne Noire. Facile le vol
> à voile…
> C’est à ce moment que je me rends compte que j’ai fait le c** !
> Evidemment c’était un vol tranquille pour tester le planeur. Donc je
> n’ai pas les cartes, mais seulement le GPS. Et bien sûr je n’ai pas
> importé les zones sous SeeYou… Or le terrain de Gaby est juste au sud
> de la zone de Carcassonne, à l’endroit où elle recouvre le terrain de
> Castelnaudary ! Sal***rie de Ryanair qui font gonfler les classe D !!
> Reste plus qu’à ap peler le Chef Pi pour savoir comment je fais…
>
> « - JJ tu reçois ? Je suis verticale Chez Gaby, 1600, mais j’ai fais
> le c**, j’ai pas la carte. Il y a un moyen fiable de contourner la
> zone sur Castel ?
> - Espèce d’idiot ! Tu vas pas au nord sans carte. Si tu veux te
> balader tu n’as qu’à aller sur Pamiers !
> - Ok, bien reçu, je vais pas au nord, je tourne vers Pamiers. »
>
> Engueulo de rigueur, mais je l’ai cherché… Demi-tour et direction
> Pamiers. On demande quand même la fréquence.
>
> « - du Sierra Novembre, quelqu’un peut me donner la fréquence de
> Pamiers ?
> - 118.17, et pas de verticale, il y a des paras !
> - bien reçu, 118.17 et pas de verticale. »
>
> Bon ben il n’y plus qu’a maintenant. Cap au sud-ouest, SeeYou dit que
> je suis déjà local de Pamiers. Donc pas d’inquiétude, j’avance sous
> les cumulus, en enroulant de temps en temps. Facile le vol à voile je
> vous dis. Re coup d’œil sur SeeYou. 10 bornes de LFDJ. On devrait voir
> le terrain. Ah ben oui, la superbe piste en dur se repère20bien, elle.
> Changement de fréquence.
>
> « - Pamiers du Sierra Novembre bonjour !
> - Sierra Novembre bonjours !
> - Fox Charlie Golf Sierra Novembre, un planeur de Puivert à 10 km
> au nord de vos installations, environ 4500 pieds en évolution dans la
> zone. J’ai bien l’info de largage, donc pas de verticale.
> - Bien reçu Sierra Novembre. »
>
> Et 30 secondes plus tard :
>
> « - Fox Machin Chose, verticale terrain au niveau 125 à 30 secondes
> du largage.
> - Fox Machin Chose, largage… top ! »
>
> Il y a donc un Pil qui fait l’ascenseur dans le coin. 2 minutes plus
> tard :
>
> « - Fox Machin Chose, courte finale sur la 27. »
>
> Oups ! Ah oui quand même ! Le Pil sera donc assimilé à un gros
> caillou tombant du ciel comme une météorite ! On va passer
> llooooiiinnnn de la verticale… Je contourne donc le terrain par l’est,
> puis par le sud. C’est à cet endroit que je recroise le Janus, avec un
> équipage Air France père et fils à bord. C’est amusant de se croiser
> si loin du terrain d’orig ine, sans s’être suivi.
> Me voilà donc au sud de Pamiers. Un jour normal, j’aurai
> décidé de terminer le triangle en rentrant sur Puivert. Mais
> aujourd’hui j’ai une impression de facilité inhabituelle. Toutes les
> pompes sont identiques, toutes au même endroit par rapport au nuage,
> toutes de la même puissance. On se croirait dans un simu de vol à
> voile. On se croirait sous Condor. Alors je décide de prolonger vers
> l’ouest, vers Saint Girons. Je connais moins ce secteur là, ça sera
> l’occasion de le découvrir. Petite bidouille sous SeeYou, mais
> impossible d’avoir des données sur le terrain de Saint Giron ! Ce
> n’est pas bien grave, la nav est facile : plein ouest en suivant le
> relief. Je continue donc à avancer en jetant de temps à autre un coup
> d’œil au GPS. Mais pourquoi ne veut-il pas m’afficher Saint Giron ! Je
> suis finalement dépité de ma con**rie… En découpant la carte sur le PC
> à la maison, j’ai coupé entre la ville de Saint Giron et le terrain…
> Lamentable ! Pendant ces manips, je me suis rapproché du relief, et
> les pompes semblent moins généreuses. Décision est donc prise de faire
> demi-tour, et de rentrer à la maison en passant par la plaine.
> On vise le prochain cumulus, entre le soleil et le vent, le
> vario frémit, je tire et j’incline. Rien. En fait si, du 0. Bizarre.
> Fallait bien qu’il y en ait un qui marche pas. On avance au suivant.
> Toujours rien. C’est quoi ce basard ? Bon on se re concentre, et on se
> re applique. C’est important, c’est l’instructeur qui l’a dit. Là bas,
> en face, une jolie colline au soleil avec un cumulus en formation
> au-dessus. Ca va le faire. Ca pousse sous les fesses, vario positif,
> on jette tout au vent. +1m/s. Pas brillant mais on est limite local de
> Pamiers, donc on va pas faire la fine bouche. Alors on s’applique,
> chaque mètre est important, chaque mouvement des commandes c’est des
> mètres en moins, donc des kilomètres en moins. C’est important,
> maintenant je le sais. C’est à ce moment qu’un message radio fini de
> m’enfoncer dans le doute.
>
> « - Puivert du Bravo Tango (le Janus), on est en mauvaise posture du
> côté de Foix, mais on a un beau champ vachable. On rappelle pour
> l’évolution. »
>
> Ou ps ! Je Janus est plus près du terrain et en plus mauvaise posture
> que moi ! Je ne suis pas près de rentrer… Le message du Chef ne se
> fait pas attendre…
>
> « - Bien reçu Bravo Tango, Sierra Novembre tu en es où de ton côté ?
> - Heu ben c’est pas la joie non plus, mais je garde le local
> Pamiers. Je rappelle aussi pour l’évolution. »
>
> Entre temps mon +1 s’est transformé en 0. C’est pas bon, pas bon du
> tout. Je souffle un peu parce que j’ai quand même repris 1200 mètres à
> l’alti, donc le local Pamiers est assuré. Je reviens en vue du
> terrain. Le calcul mental pour le local c’est bien, mais les yeux
> c’est quand même plus rassurant. Je transite à nouveau au sud du
> terrain, en restant au-dessus des collines et de leurs cumulus
> associés. Mais il n’y a plus rien ! J’arrive tout juste à accrocher du
> 0.5 m/s sur quelques tours. Qu’est-ce qu’il se passe ?! Elles sont où
> les pompes à +2 qui inondaient le ciel il y a quelques minutes ?? Les
> cumulus se font plus rares. C’est pas bon pas bon du tout ! Je
> m’applique tout ce que je peux. C9 9est important, maintenant je le
> sais, quoi qu’en dise l’instructeur. Je transpire de concentration.
> Toucher le moins possible aux commandes. Tourner régulier. Ne pas
> secouer la machine. La concentration est telle, qu’il n’y a plus une
> machine et son pilote, il n’y a qu’une entité volante. Je n’ai plus
> les mains et les pieds sur les commandes, je suis les commandes. Une
> demi-heure de combat plus tard, je m’avoue vaincu. Je suis à plus de
> 30 bornes du terrain et moins de 1000 mètres QNH. Je ne rentrerai pas
> cette fois. Une chose me console : le Janus a dû finir au tas lui
> aussi, je ne serai pas le seul à ne pas rentrer… Maigre consolation,
> qui s’envole très vite…
>
> « - Bravo Tango, de retour dans le local Puivert. »
>
> L’équipage Air France a donc réussi à se tirer de ce mauvais pas. Moi
> je suis fatigué de me battre, c’est tellement facile de renoncer quand
> on a une bande en dur où le remorqueur peut venir nous chercher, sans
> avoir à démonter le planeur…
>
> « - Le Sierra Novembre va se poser à Pamiers, je rappelle au sol. »
>
> Chang ement de fréquence.
>
> « - Pamiers re bonjour du Sierra Novembre.
> - …
> - Pamiers du Sierra Novembre ?
> - … »
>
> On repasse sur la fréquence de Puivert.
>
> « - Du Sierra Novembre, c’est normal que je n’ai pas de réponse de
> Pamiers ?
> - Affirm, c’est un AFIS et il a du fermer.
> - Ok merci, je passe en auto-info alors. »
>
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Régis
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"Un vol presque comme les autres" - Thomas GAUDY Empty
MessageSujet: Re: "Un vol presque comme les autres" - Thomas GAUDY   "Un vol presque comme les autres" - Thomas GAUDY EmptyMar 14 Oct 2008 - 23:49

> La main et les yeux sur la manette de train, ce n’est pas le moment
> de se planter. Dès que j’arriverai en vent arrière, je le sortirai,
> pour être sûr de ne pas faire de bêtise. Bing Bang ! Ca secoue. Tiens
> on dirait que ca pousse ! +1, +1.5, +2, +2.5 ! Et puis zut ! Je ne me
> suis pas encore annoncé en vent arrière, alors je jette tout dans la
> bataille ! Assiette stable, inclinaison stable, le fil de laine semble
> soudé sur la verrière. D’ailleurs je me rends compte que
> l’instrumentation ne me sert plus beaucoup. Le badin est tenu sans
> problème à l’oreille, même quand je change de vitesse. L’alti a ses
> repères dans les yeux. Le vario est branché sur les tripes. Je jette
> juste un œil à l’aiguille pour avoir un chiffre. Le fil de laine est
> lui aussi dans les tripes. Et moins je le regarde, et moins il bouge.
> Homme et machine ne font qu’un. +2 stable, le sourire revient. C’est
> miraculeux, mais j’ai dû tomber sur la dernière survivante de son
> espèce ! Il n’y avait même pas de cumulus quand j’y suis rentré.
> Maintenant il se forme petit à petit. Je tourne, je tourne encore,
> toujours stable, régulier. Je n’ai que deux doigts sur le manche et
> les pointes de pieds sur les palonniers. Ca évite les mouvements
> superflus. Je m’applique, je sais que c’est important.
> Le lac de Montbel redessine ses formes là bas, à l’est.
> J’aperçois même la pente de Bélesta d’ici. Ca fait chaud au cœur de
> revoir un décor qu’on connait. 1600 mètres à nouveau, et un parfum de
> victoire qui commence à m’envahir. C’est aussi ça le vol à voile : un
> combat permanent, une stratégie. Mais l’autre joueur n’est autre que
> Mère Nature, il ne faut donc jamais crier victoire. Ce combat m’a
> épuisé, et je pensais l’avoir perdu. Il ne faut jamais renoncer. Ce
> n’est pas facile, le vol à voile…
> Je cherche Puivert dans la liste des terrains de SeeYou. Il
> apparaît en vert, je suis local ! SeeYou me calcule 200 mètres comme
> hauteur d’arrivée. Il faudrait 250 pour pouvoir faire un circuit
> standard. Mais j’ai déjà fait des circuits à moins de 100 m/sol. Alors
> 200 mètres je m’en contenterai bien. Mais c’est un calcul de GPS. La
> confiance à ses limites. Le calcul mental, normalement plus
> pénalisant, me dit que ça passe pil poil. 1600 mètres QNH ça fait 1100
> QFE, soit 22 kilomètres. Le GPS en donne 21.7… Le doute, c’est que le
> terrain de Puivert est délicat pour les retours : plus on s’approche
> du terrain, et moins il y a de champs vachables, donc plus il faut
> être sûr que ça passe. Le soleil tombe, donc la masse d’air est plus
> calme, j’ai le vent dans le dos, donc je dois m’approcher de la
> finesse théorique du Pégase, qui est d’un peu plus de 40, comparé à la
> finesse sécurité qui est de 20. Ca se tente.
> Je prends donc le cap retour, en affichant 100 Km/h pour être
> au pl us près de la finesse max. Et je surveille le calcul de SeeYou :
> alti d’arrivée 202 mètres, 205, 208, ça s’annonce bien. Ma finesse
> réelle est effectivement supérieure à celle qu’utilise le logiciel. Ca
> turbule un peu. 200 mètre, 198, 195, mer** ! Puis de nouveau le calme.
> 200 mètres, 206, 211… Ouf ! Après 10 interminables minutes de
> transition, SeeYou me donne 290 mètres de local, et surtout mes yeux
> confirment ! Le terrain est encore masqué par la colline de bout de
> piste, mais je sais que c’est bon, j’ai gagné…
> 240 km/h au badin, je vise le seuil de piste à 10 m/sol plein
> badin pour un passage. Je suis heureux. Le ciel à changé de couleur,
> les champs aussi. Tout est plus joli. Le décor à l’air amical.
> Impression de vitesse grisante quand on approche du sol. Le circuit
> est dégagé, ça craint pas. 10 m/sol et 250 km/h au-dessus des copains,
> et une ressource quasi verticale ou la seule chose qui apparaît dans
> la verrière, c’est le ciel…
>
> « - Thomas, on t’apporte des serviettes pour éponger le cockpit ou ca
> va ?... »
>
> Les copains on t suivi mon vol à la radio… Pour le coup, c’est vrai
> que j’ai transpiré ! Après la ressource, deux vautours viennent
> m’accompagner pour ces dernières secondes de vol.
>
> « - Sierra Novembre, de retour sur le terrain, intégration directe
> base main gauche sur la 32, le train est sorti, verrouillé, vérifié
> sur le vert. »
>
> Ca fait un bien fou de retrouver ses habitudes. Les automatismes
> parlent d’eux même. La finale est stable personne sur la piste, c’est
> facile le vol à voile… Quoi que. Arrondi, posé en douceur. Un petit
> coup de frein, le Pégase d’immobilise très vite en bord de piste. Je
> coupe le GPS, me dessangle, ouvre la verrière, me détache enfin de la
> machine. Assis dans l’herbe, au milieu des champs, dans le silence, à
> humer l’odeur de la campagne, de l’herbe fraiche, de l’air pur, c’est
> la première fois que je reproche à la voiture de piste d’arriver trop
> vite… En remontant le planeur je croiserai quelques sourires amicaux.
> Les copains on suivi a distance mon « aventure ». Ce soir, l’apéro et
> la Paella ont un goût particulier. Tout est plus beau, plus agréable.
> J’ai gagné la partie. Je sais que j’en perdrai bien d’autres, mais
> celle-là, je l’ai gagnée !
>
> Ce vol était presqu’un vol banal. Mais il m’a apprit qu’il
> faut toujours s’appliquer, que chaque mètre compte… C’est important,
> maintenant je le sais. La Nature est joueuse, elle vous fait croire
> que vous la comprenez, que vous la maîtrisez, puis vous renvoie au sol
> aussi vite, juste pour voir si vous aimez vous battre… Et si elle est
> de bonne humeur, et que vous avez donné le meilleur de vous-même,
> alors elle consentira peut-être à vous laisser boire un coup avec les
> copains sous la tonnelle du club, le soir, en rentrant. Le Chef Pi me
> félicite, tout en me chambrant parce que j’ai fait 180 bornes pour en
> valider 50… Mais je m’en fou, j’ai gagné… Certes, je ne me battais que
> contre moi-même, mais j’ai quand même gagné… Ce soir je dormirai d’un
> sommeil de plomb. De dirait presque d’un sommeil de guerrier… Même si
> ces termes d’arme ne me plaisent pas…
>
> Ce vol, je ne l’oublierai pas.
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"Un vol presque comme les autres" - Thomas GAUDY
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